L’origine du nom
Selon plusieurs sources, la racine grum-/grom-, que l’on retrouve dans beaucoup de noms de familles et de lieux dans toute l’europe, est issue étymologiquement de grumus/grumi/grummo, dont la signification varie d’un auteur à l’autre.
Néanmoins une étymologie communément admise relie grum/grom à une particularité physique du terrain, et probablement représentant un monticule de terre, ou un réhaussement de terrain.
La langue piémontaise utilise le mot gromo en lieu et place de grumo, utilisé lui en italien. Les noms de famille Gromo, Gromis, Grometto sont des dérivés de cette racine grom-.
Quand vous faites une recherche en Piémont sur les noms de famille, vous trouvez plusieurs noms avec la racine Grom- : Gromo, Gromis di Trana, Grometti, Grometto, Grome, Grompe etc.
A Biella, il y a actuellement environ 40 individus qui portent le nom Grometto, et le nom le plus répandu y est Mosca.
Il n’y a pas beaucoup d’autres familles portant le nom de Grometto. Quelques-unes à Turin et dans d’autres villes piémontaises, et quelques familles Grometto en Isère (Pont-de-Beauvoisin, St Béron). Mais toutes et tous sont originaires de Vandorno à Biella.
A ma connaissance, il n’y a pas de familles Grometto qui se sont installées dans d’autres pays et sur d’autres continents.
Les Grometto de Biella
Donc, ma famille directe en ligne agnatique (par les hommes) est originaire de Vandorno, un village situé dans la commune de Biella, à environ 5 kilomètres du centre de la ville. Comme je l’ai déjà indiqué, tous les Grometto viennent de ce village.
Les archives de Biella n’ont pas encore été numérisées et ne sont pas disponibles sur les sites en ligne sur internet. Je me suis donc basé sur les recherches faites par Monsieur Paolo Andreotti, dont la femme est née Grometto. Il a fait directement le travail de recherche aux archives de Biella et l’arbre généalogique qu’il a élaboré et mis en ligne sur le site de myheritage.fr a l’air complet et digne de confiance. C’est
lui-même qui m’a contacté et m’a donné accès à son arbre généalogique. Mais, je n’ai bien entendu pas pu vérifier les données qu’il a collectées.
De ce fait, je n’ai aucune copie des actes de naissance, mariage et décès des ancêtres Grometto de Vandorno, ni des alliances matrimoniales qu’ils ont contractées avec les familles Perona, Mosca, Caneparo et Levis.
Le premier mentionné dans la généalogie de Paolo Andreotti est Pietro Grometto, qui porte le numéro 128 dans la numérotation Sosa de mon arbre.
Cela en fait mon ancêtre direct à la 7ième génération en ligne agnatique. Il figure probablement dans l’acte de mariage de son fils Antonio avec Anna Maria Antonia Mosca le 4 février 1774.
Son fils Antonio Grometto (Sosa 64) aura 7 enfants dont 5 décèderont avant l’âge de 20 ans. Deux auront une descendance, dont Carlo Maurizio Grometto.
Ce dernier aura 14 enfants avec sa femme Teresa Caneparo, dont Antonio Grometto (sosa 16), né en 1828 et décédé en 1900.
Maurizio Giuseppe Grometto (°Vandormo 10 décembre 1865 – † ?)
Mon arrière-grand père Maurizio Giuseppe Grometto, sosa 8, est le 3ième enfant d’Antonio Grometto et de Rosa Mosca. Il est l’ancêtre des Grometto émigrés en Suisse.
Maurizio a eu 2 fils, mon grand-père Remo Antonio et Antonio décédé jeune, et 6 filles dont 2 décédées à la naissance.
Les descendants de Maurizio Giuseppe Grometto sont :
Rose Grometto (Elena Duvernay à Genève),
Marie Grometto (la famille Hess à Genève)
Raymond Grometto (Descendants à Genève, Lausanne et Paris)
Ines Grometto et Maria Ernestina Grometto, sans alliance ni descendance.
Le premier document disponible que j’ai pu consulter est l’acte de mariage de Remo Antonio avec Marie-Louise Jourdan, daté du 28 décembre 1922 au Petit-Saconnex, Genève. La profession du père de Remo, Maurisio (sic) Grometto est « peintre en voitures ». Dans l’état actuel des recherches il n’est pas possible de savoir s’il a travaillé comme peintre en voitures avant d’émigrer en Suisse. Mais, comme il avait 35 ans en 1900, et qu’il a quitté l’Italie après 1901, il est possible qu’il ait travaillé sur les voitures hippomobiles et ensuite automobiles.
En effet, les premières voitures en Italie datent de 1898 et étaient fabriquées à Turin par Ceirano GB & C, et ensuite par FIAT (fondé en 1899).
Malheureusement je n’ai pas d’indications précise sur la raison qui l’a poussé à émigrer en Suisse avec ses enfants au début du 20ième siècle. Mais il est fort probable que ce sont pour des raisons économiques. Selon mon père (son petit-fils) il était peintre sur les voitures hippomobiles.
Selon les données trouvées dans la généalogie de Paolo Andreotti, la dernière fille de Maurizio Grometto est née à Vandorno le 24 juillet 1901 et y est décédée le 24 décembre de la même année. Il a donc émigré entre décembre 1901 et 1908.
En effet, Rosa Grometto est mentionné comme ayant immigré en Suisse en 1908, à 18 ans et a épousé Pierino Squilarrio en 1911 (source Elena Duvernay).
Remo (Raymond) mon grand- père, avait 13 ans en 1908 et il est peu probable qu’il soit arrivé seul à Genève. Il s’est marié en 1922, soit 11 ans après sa sœur ainée.
Il est donc probable que Maurizio a émigré avec sa femme Lucia Perona, et qu’ils sont décédés à Genève, au Petit-Saconnex ou à l’hôpital cantonal à Plainpalais.
Je retrouverai assez facilement les copies des actes dans les archives de Genève.
Marie Grometto
A épousée Pierino Squilario. Elle est l’arrière grand-mère d’Elena Duvernay, photographe, domiciliée à Genève.
Rose Grometto
C’est l’aïeule de la famille Hess. Nous avons rencontré 2 de ses enfants lors de la cérémonie religieuse organisée pour le décès de Monique Grometto. Les Hess habitent toujours dans la région genevoise. Jacqueline Francioli se souvient très bien de Rose Grometto et de ses enfants.
Ines Grometto
Je ne connais pas sa date de naissance exacte. Elle a fait un apprentissage de polisseuse de chaînes et bijoux, terminé en 1921. Publication du Journal de Genève le 11 juillet 1921. Elle est décédée après 1968 à la fondation Butini.
Pas d’alliance et pas d’enfants.
Maria Ernestina Grometto
Selon Jacqueline Francioli, elle était religieuse chez les sœurs de la Charité de Besançon. Elle est venue à Ambilly lors de la maladie de son frère Raymond. Il me semble que Gilbert Grometto parlait d’elle comme la gouvernante de l’évêque de Lons-le-Saulnier.
Remo (Raymond) Antonio Grometto (° Biella 24 septembre 1895 – †Ambilly 24 avril 1954) sosa 4
Né à Biella, 7ième enfant de Maurizio (voir tableau des descendants de Maurizio Grometto). Il a émigré à Genève vers 1908, avec ses sœurs et ses parents.
Selon son acte de mariage du 28 décembre 1922 (copie en annexe), Il habitait avec ses parents au Petit-Saconnex. Leur adresse est au N° 18 de la rue Butini. Voir plan page suivante. L’immeuble existe toujours.
Il faut préciser que la commune du Petit-Saconnex, en 1922, allait du pont Butin jusqu’au bord du lac, à l’emplacement actuel du jardin botanique. Elle entourait complètement la commune de Genève sur la rive droite, du Rhône au lac.

Il s’agissait de la commune la plus peuplée de Genève et dont la majorité de la population était issue de l’immigration. La population est passée de 6400 habitants en 1900 à près de 20’000 en 1930. Le développement très rapide, combiné avec le manque de ressources fiscales, a conduit la commune à la quasi-faillite et à la réunion avec la commune de Genève en 1931 (Loi de fusion administrative de 1930). Les communes de Plainpalais et des Eaux-Vives ont été réunis à Genève à cette date également,
A son mariage en 1922, Raymond Grometto est enregistré comme carrossier.
Il va s’installer par la suite à Ambilly, où il sera propriétaire de la carrosserie Savoisienne.
Il existe encore des véhicules automobiles modifiés par la carrosserie Savoisienne, notamment une Delahaye type120 carrossée pour servir de car d’excursion à Megève.

Semblablement, une Hotchkiss AM2 a été vendue aux enchères à Drouot et il est précisé sur le catalogue que la carrosserie vient de La Savoisienne, à Annemasse.

https://www.gazette-drouot.com/lots/7596663
A cette époque, il habite avec sa femme et ses enfants au 13 de la route de Genève, proche de la Croix d’Ambilly. Je suis souvent allé voir ma grand-mère à cette adresse, où elle a habité jusqu’à ce que son état de santé l’oblige à aller dans un foyer pour personnes âgées à Thônex.
La famille Grometto a été naturalisée française par décret paru au Journal Officiel le10 juin 1934.
Raymond Grometto est mentionné à plusieurs reprises dans le journal régional, Le Petit Dauphinois :
- 7 octobre 1927 : Amende pour entrave à la vérification de l’inspecteur des poids et mesures.
- 24 mai 1931 : Chute d’un employé de la carrosserie (plaie à la tête)
- 9 novembre 1931 : accident à Genève. Il renverse une moto.
- 13 novembre 1931 : accident à Marignier sur la route de Bonneville. Sa voiture neuve, de marque Chenard et Walcker, est détruite.
- 24 août 1934 : Don aux cantines scolaires à l’occasion de sa naturalisation.
- 5 mars 1939 : Il fait appel d’une condamnation pour infraction au Code du Travail
Les années suivantes furent difficiles pour la famille Grometto. La carrosserie fut réquisitionnée par les allemands pendant la guerre, ce qui causa des ennuis à Raymond Grometto à la libération en 1945. De plus il aurait refusé de travailler en relation avec les garagistes, ce qui a causé une baisse de sa clientèle.
Entre 1922 et 1939, sont nés Gilbert Paul, le 25 mars1928 et Monique Lucie le 3 juillet 1932, à Genève. L’acte de naissance de Gilbert indique Plainpalais comme lieu de naissance. En effet, la maternité est située sur la commune de Plainpalais jusqu’à la fusion des communes Plainpalais et Genève en 1932 (loi de 1931).
De plus, la famille de ma grand-mère Jourdan est installée à Genève depuis 1884 ; ses parents ainsi que ses frère et sœur y habitent.
La santé de Raymond Grometto va se dégrader après 1945 et il décède à Ambilly le 24 avril 1954. Son décès est déclaré par son fils Gilbert, domicilié rue Desbiolles, chez ses beaux-parents Francioli. Voir annexe 3, copie de l’acte de décès de Remo Antonio Grometto. Il est enterré au cimetière d’Ambilly.

Jacqueline ne se rappelle pas exactement la cause du décès de son beau-père. Selon les lettres que j’ai trouvées dans les papiers personnels de Monique Grometto, il est allé plusieurs fois faire des cures à Abano Terme.
Gilbert Paul Grometto
Né à Genève (Plainpalais), le 25 mars 1928 à 8h45, fils de Remo Antonio Grometto et de Marie Louise Jourdan. Lieu d’origine du père, Italie et domicile, France.
Marié à Jacqueline Marie Françoise Francioli, comptable, à Ambilly le 8 novembre 1952. Divorce prononcé le 6 juillet 1967. Trois enfants sont nés de cette union, Bruno en 1955, Olivier en 1960 et François en 1966.
Remarié à Camille Laurence Thérèse Japiot. Ils auront un garçon et une fille, Patrice et Isabelle Grometto. Il est décédé le 25 décembre 1981 et a été enterré au cimetière d’Ambilly dans la même tombe que ses parents.
Monique Lucie Grometto, sœur de Gilbert, née le 3 juillet 1932 et décédée à Onex, le 17 septembre 2015.
Elle a été mariée 2 fois. Son premier mariage a été un échec et s’est terminé rapidement. Selon Jacqueline Francioli, le mariage n’aurait pas été consommé et ils se seraient séparés au retour de leur voyage de noce.
Elle s’est remariée avec Jacques Lienemann († 8 novembre 1999) chauffeur de bus à Genève. Leur fils Raymond Lienemann, né en 1964, est mort du sida en 1996. Leur tombe est au cimetière d’Avusy.

Après son décès, j’ai récupéré les photos et quelques lettres de ses parents qu’elle avait conservé.
On y trouve notamment des cartes postales envoyées d’Italie, en juin 1952. Mon grand-père Raymond y est allé faire des cures de bain chaud à Abano Terme, à côté de Padoue. Ils en ont profité pour visiter Venise et Trieste. Ma grand-mère précise que Raymond Grometto n’a pas de souvenir de la région où il est né et qu’il a quitté quand il était adolescent.
Marie Louise Grometto s’inquiète aussi des difficultés rencontrées par mon père dans la gestion de la carrosserie.
Il y a également une autre série de lettres et de cartes postales datées des années 1964 et 1965. C’est un échange de correspondance entre ma grand-mère, à ce moment-là dans une pension pour personnes âgées à Chêne-Bourg, le Home Salevia, et sa fille Monique, hospitalisée à Leysin en 1965 pour des problèmes pulmonaires.
Le dernier lot de cartes et de lettres vient de son mari, Jacky Lienemann, syndicaliste à la CGTE (Compagnie Genevoise des Tramways Electriques), lors d’un voyage en URSS en mai 1964. Quelques lettres admiratives du défilé du 1er mai à Moscou, et des visites de Leningrad (Saint Petersburg) et Sotchi.
Somme toute, assez peu de documents écrits sur sa famille. En revanche, il y avait plus de photos, et étonnamment, plusieurs photos de moi enfant, notamment à Samoëns (ou Morillon), prises à l’occasion de visites dans la famille de ma grand-mère Jourdan. Malheureusement Jacqueline ne se rappelle pas exactement où ces photos ont été prises ni quelles sont les personnes photographiées. Néanmoins, il semble que ce soit chez le grand-oncle de Marie Louise Jourdan, à Samoëns.
Les autres Grometto de Haute-Savoie
Plusieurs familles Grometto originaires également de Biella (Vandorno) se sont installées en Haute-Savoie. Plus précisément à St-Béron, Le Pont-de-Beauvoisin et La Bridoire. On trouve les fiches de naturalisation de plusieurs membres de ces familles au journal officiel français :
– Antoine Grometto (°4 février 1894 Biella-†15 juin 1944) naturalisé le 5 avril 1939
– Pietro Grometto (°25 septembre 1890 Biella) naturalisé avec son fils Bruno Grometto
(°3 août 1926 St Béron – †3 mars 2017) le 25 décembre 1936
– Angelino Grometto (°15 janvier 1891 Biella) naturalisé le 25 décembre 1936
– Joseph Grometto (°9 janvier 1895 Biella) naturalisé le 19 février 1929
Pas de généalogie de ces branches de la famille Grometto dans les sites spécialisés, excepté la mention de leur naissance dans l’arbre de Monsieur Paolo Andreotti.
Enfin, au cours de mes recherches, j’ai croisé :
– Jules César Sauveur Grometto, fait prisonnier de guerre à la bataille de Leipzig le
18 octobre 1813. Selon sa fiche au ministère des armées, il est engagé lors de la conscription de 1812 à Biella, alors dans le département de La Sésia. Né en 1792, fils de Pierre Grometto et d’Anastasie Caneparo, maçon de profession.
– Plus bizarre et anecdotique, il est signalé la présence, dans un fort construit en 1679 sur la Gold Coast (actuel Ghana), de «18 Grometto negroes» (sic). On trouve cette mention dans un livre parût en 1750 à Londres : Memoirs ot the Young Prince of Annamaboe.
Selon un historien que j’ai consulté, grometto serait la transcription anglaise du mot portugais grumete. C’est le nom donné aux africains de la Côte d’Or qui fournissaient les futurs esclaves aux marchands portugais et anglais.
Donc rien à voir avec la famille Grometto…
Accès aux annexes de la famille Grometto