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Marie Louise Jourdan (Sosa 5) 1er mai 1898 – 1967
La famille de ma grand-mère paternelle est d’origine savoyarde. Les Jordan étaient domiciliés dans le Chablais, dans la paroisse de Saint-Jean-d’Aulps, donc sujets du comte puis duc de Savoie, devenu roi de Sardaigne le 8 août 1720 et roi d’Italie le 17 mars 1861. Ils sont devenus français en 1860, lors du rattachement de la Savoie à la France. Ils se sont ensuite installés à Genève en 1884.
La Savoie a rejoint l’empire français en mars 1860, et a été divisée en 2 départements, Haute-Savoie et Savoie. La famille Jourdan était à ce moment-là établie à Morillon, dans la vallée du Giffre, dans le Faucigny, devenu la Haute-Savoie.
Marie Louise Jourdan et son frère jumeau Paul sont nés à Genève (commune de Plainpalais) le 1er mai 1898. Ils sont les enfants de Joseph Irénée Jourdan S.10, né à Morillon en 1868 et de Philomène Julie Desconfin S.11, née à Soral en 1871.
Partie 1 : De Essert la Pierre à Morillon, de Jordan à Jourdan
De Joseph Irénée Jourdan (sosa 10), né à Morillon en 1868 à son ancêtre direct Amédée Jordan (sosa 1280) né à Essert la Pierre en 1631, il y a 7 générations. Les actes de naissances, mariages et décès pour presque tous les ancêtres ont été numérisés dans les archives de la Haute-Savoie et mis en ligne.
Les Jordan d’Essert la Pierre ( commune de Saint-Jean-d’Aulph)
Amédée Jordan | Saint Jean d’Aulps | Sosa 1280 | °1631 †1690 |
Claude Jordan | Saint Jean d’Aulps | Sosa 640 | °1667 †1727 |
Michel Jordan | Saint Jean d’Aulps | Sosa 320 | °1702 †1762 |
Jean Jordan | Saint Jean d’Aulps | Sosa 160 | °1734 |
François Jordan | Saint Jean d’Aulps | Sosa 80 | °1766 †1808 |
Les registres de la paroisse de St-Jean-d’Aulps incluent plusieurs villages des alentours, dont Essert la Pierre, où habitaient les Jordan. Il existe encore aujourd’hui une ferme Jordan, bâti en 1760 par Joseph Jordan.

Les Jourdan de Morillon et Genève
François Jordan épouse en 1793 à Samoëns Françoise Jay et s’installe à Morillon où il décède en 1808. Les trois générations suivantes naissent dans des hameaux dans la commune de Morillon.
Les registres d’état-civil seront, à partir du 19ième siècle, au nom de Jourdan.
Jean Germain Jourdan | Morillon | Sosa 40 | °1798 †1841 |
Jean Marie Jourdan | Morillon | Sosa 20 | °1825 † |
Joseph Irénée Jourdan | Morillon | Sosa 10 | °1867 † |
Marie Louise Jourdan | Genève | Sosa 5 | °1898 †1967 |
Gilbert Grometto | Genève | Sosa 2 | °1928 †1981 |
Bruno Grometto | Annemasse | Sosa 1 | °1955 |
Par la suite, Jean Marie Jourdan s’installe à Genève en 1884 avec sa femme et ses deux enfants, Joseph René, 17 ans, et François Marie 20 ans (Joseph Irénée devient Joseph René lors de l’enregistrement à l’Etat Civil de Genève)
Genève a alors fini de démanteler les remparts qui freinaient son expansion. Il est probable que le développement économique rapide de la deuxième moitié du 19ième siècle ait généré un grand besoin de main d’œuvre. Cela a probablement incité nombre de savoyards à immigrer en Suisse.
L’arrivée des Grometto au Petit-Saconnex date d’ailleurs aussi de cette fin de siècle.
Joseph Irénée a épousé une genevoise d’origine savoyarde, Philomène Julie Déconfin, née à Soral et dont la famille était originaire d’Arcines dans la partie de la Savoie appelée La Sémine.

Origine sociale
Peu d’indication dans les actes des 17ième et 18ième siècle. Il pourra être intéressant de dépouiller les archives notariales pour trouver d’éventuels renseignements sur des testaments, des contrats de métayage, des dons ou des ventes faits par les Jordan.
Essert La Pierre est un hameau à vocation exclusivement rurale et la totalité des habitants sont des cultivateurs, propriétaires ou métayers.
Les actes d’état civil sont enregistrés à Saint-Jean d’Aulps, auprès du curé de la paroisse sous le régime savoyard puis sarde et par les autorités communales sous le premier empire.
Les indications données par les actes d’état-civil sont :
Marie Louise Jourdan | S5 | Employée de bureau | 1922 |
Joseph Irénée Jourdan | S10 | Employé | 1922 |
Jean Marie Jourdan | S20 | Cultivateur | 1867 |
Germain Jourdan | S40 | Cultivateur (maçon en 1841†) | 1867 |
François Jourdan | S80 | Laboureur | 1808 |
Jean Jourdan | S160 | Laboureur | 1799 |
La famille Jourdan descend donc principalement de cultivateurs, probablement non-propriétaires de terres ou fermes. Le mariage de François Jordan en 1793 avec une fille de Samoëns et son installation à Morillon laisse à supposer qu’il était cultivateur employé par un fermier ou métayer pour un propriétaire de la commune ou peut être sur des terres de son beau-père.
Endogamie
C’est le choix de son/sa partenaire dans une zone géographique proche (la même commune ou paroisse). C’est une des caractéristiques de la démographie d’ancien régime.
Concernant les Jordan, 2 facteurs ont influencé le choix des épouses. D’abord la contrainte géographique. Les paroisses dans les vallées n’ont que peu de communication entre elles, et selon les historiens spécialisés dans l’histoire de la Savoie, il y avait plus de communauté d’esprit entre les vallées qu’entre le haut de la vallée et la plaine !
Les Jordan n’échappent pas à la règle puisque leurs épouses sont toujours originaires des villages périphériques à Essert la Pierre.
Néanmoins, un des fils de François Jordan, épousera la fille d’un cultivateur de Samoëns et ira s’installer à Morillon, en aval, le long du Giffre. Par la suite les Jourdan de Morillon épouseront également des filles des villages voisins. Notamment à Verchaix, le village sis de l’autre côté du Giffre.
Les Jourdan/Jordan d’Australie
Un des fils de Germain Jourdan, mon ancêtre à la 5ième génération, maçon comme son père, émigrera en Australie où il épousera en Nouvelle Galles du Sud (New South Wales) Mary Alice Barlow, née à Bristol en Angleterre. Il deviendra chercheur d’or, puis hôtelier, et fera souche. Sa fiche génélogique mise en ligne par son descendant direct, Ian Jordan, est en annexe.
Les Desconfins d’Arcine
Philomène Julie Déconfins, ou Desconfins, est la mère de ma grand-mère Marie Louise Jourdan. Elle est décédée en 1944 et une plaque à son nom est sur la tombe des Grometto à Ambilly. Je ne suis pas certain qu’elle y soit enterrée, la plaque commémorative a probablement été placée là plus tard, après la mort de mon grand-père en 1954.
Son nom, « Desconfins » indique à l’origine, la situation géographique dans la paroisse ou la commune. Les cartes de l’époque mentionnent souvent les confins du village ou de la paroisse. Le premier individu à qui on a dû donner un nom de famille habitait certainement aux confins du village. L’orthographe du nom n’est pas fixe avant le 20ième siècle, pour autant qu’il se prononce toujours Déconfin (déconfins, déconfin, desconfin ou desconfins)
Les parents de Julie Déconfins viennent d’Arcine où la famille s’est installée au 17ième siècle. Ils venaient de Saint-Germain-sur-Rhône, proche du Rhône, également en Savoie situé à 1h30 de marche. Le premier Déconfins d’Arcine a épousé une fille du village, Pernette Desèbe, en 1667
Son fils, Maurice Déconfins a participé comme « Estimateur » à l’élaboration du cadastre fiscal ordonné par le duc de Savoie dans ses états, Piémont et Savoie, entre 1728 et 1738. Maurice Déconfins était propriétaire (ou simplement exploitant) de plusieurs champs, vignes et bois. Son nom figure dans la légende de la mappe d’Arcine.

Les « Mappes Sardes » sont déposées aux archives départementales respectives (Annecy pour les archives de Haute-Savoie) et sont une source primordiale pour l’histoire économique de la Savoie. Le village d’Arcine fait partie d’un projet d’indexation et d’analyse de ces mappes. Voir le site des archives départementales de la Haute-Savoie.
Les Desconfins ont habité Arcine jusqu’au 20ième siècle. Les derniers dont j’ai trouvé la trace sont décédés l’un, Adolphe Eugène Deconfins, à Saint-Julien-en-Genevois 1962 et l’autre, Jeanne Joséphine Deconfins à Farges, dans l’Ain, en 1976.
Il a été possible de retrouver presque tous les actes d’état civil et les documents paroissiaux pour la famille Jourdan et les familles alliées (épouses) entre 1631, naissance d’Amédée Jordan à Saint Jean d’Aups, et l’arrivée de Joseph Irénée Jourdan à Genève en 1884. Les archives ont été numérisées et sont disponibles en ligne.
Les savoyards ont également caché (et sauvé) les archives et les curés pendant la période révolutionnaire, ce qui permet d’avoir une continuité bienvenue dans les documents.
Voir Annexes Jourdan :
- Acte de naissance de Jean Marie Jourdan, 24 novembre 1825, Morillon
- Acte de naissance de Marine Pauline Peizant, 24 août 1834
- Acte de naissance de Joseph René Jourdan, 15 mars 1867, Morillon.
- Enregistrement à l’état civil de Genève de Joseph René Jourdan et famille , 12 et 17 janvier 1884
- Actes de naissances et de mariage d’Amédée Jordan, Essert la Pierre, commune de Saint Jean d’Aulps, 6 août 1631 et 27 août 1661.
- Acte de décès de François Dominique Jourdan, Genève, 12 avril 1875
- Acte de naissance de Jean Jordan, Saint Jean d’Aulps, 7 novembre 1766
Commentaires :
Jean Marie Jourdan, est né à Morillon, Savoie, royaume de Sardaigne, le
24 novembre 1825, fils de Germain Jourdan, cultivateur et de Marie Angélique Anthoine, ménagère.
Marine Pauline Peizant* est née à Morillon le 24 août 1834, fille de Clément Peizant et de Antoinette Siclet.
Ils se sont mariés à Morillon en 1864. La Savoie était devenue la Haute-Savoie, département français, depuis 1861.
Deux fils naissent de leur union, François Marie Jourdan, né le 30 novembre 1864, et Joseph Irénée Jourdan, le 15 mars 1867, les deux nés à Morillon, Haute-Savoie.
Dans la déclaration de naissance de Joseph Irénée, Jean Marie Jourdan est toujours agriculteur et sa femme ménagère. Leur fils est né dans la maison de Clément Peysan*, le père de Marie Appolonie Peysan*, à Morillon.
En 1875, François Dominique Jordan, maçon, le frère de Jean Marie, décède à Genève, 2 rue des Limbes. Dans l’acte de décès dressé par l’Etat-Civil de Genève, Jean Marie Jordan est déclaré maçon et domicilié à Genève. Ceci expliquant qu’en 1884, il viendra s’installer à Genève avec sa femme et ses deux fils. Ils seront tous enregistrés dans les registres d’état civil de Genève le 12 janvier 1884 pour les naissances, et le 17 janvier 1884 dans le registre des mariages. Joseph Irénée devient alors Joseph René Jourdan* et sa mère Marie Pauline Paisant*.
L’acte de mariage de Joseph René Jourdan et de Philomène Julie Deconfins, mes arrières grand parents, ainsi que leurs actes de décès restent à vérifier aux archives d’Etat de Genève (AEG) et à la mairie d’Ambilly.
* C’est l’orthographe figurant sur l’acte d’état civil.
Accès aux annexes de la famille Jourdan