Josette Fénestra était ma marraine. C’était une amie d’enfance de ma mère qui l’a tout naturellement choisie comme marraine pour son premier enfant. Elle est née à Condom, dans le Gers, dans une famille de libraires.
Son grand-père Pierre Fénestra, relieur, s’était installé en 1888 avec sa femme dans une boutique sur la place située en face de la cathédrale de Condom. Le fils de Pierre, Camille Fénestra, tiendra une librairie dans cette même boutique. Les enfants de Camille Fénestra, Josette et Marc Fénestra, seront l’une libraire, et l’autre photographe.
Aujourd’hui, le fils de Marc, Eric Fénestra, après avoir été également photographe, tient une boutique d’antiquités, toujours place St Pierre, devant la cathédrale.
J’ai eu l’occasion de connaître « marraine Josy » comme je l’appelais, car elle m’a pris en pension pendant quelques mois lorsque ma mère a eu des problèmes de santé, en 1964. J’ai pu ainsi « travailler » à la librairie et quelque fois accompagner son frère Marc quand il allait faire des photos aux alentours de Condom, à Larresingle par exemple, une cité médiévale et un des plus beaux villages de France.

Condom, entre Toulouse et Bordeaux
Il a été facile de retrouver les ancêtres de Josette Fénestra car il y a très peu de Fénestra à Condom et ils descendent tous de Paschal Fenetra (S8) né en 1825 de père et mère inconnus à Saint Gaudens, dans le département de la Haute-Garonne, à 120 km au sud de Condom. La recherche généalogique s’arrête donc à son acte de naissance.
Probant | Génération 1 | Génération 2 | Génération 3 |
---|---|---|---|
S1 Josette Fénestra | S2 Camille Fénestra | S4 Pierre Fénestra | S8 Pascal Fénestra |
S9 Jeanne Amand | |||
S5 Françoise Baldran | S10 Hébert Baldran | ||
S11 Marie Luscan | |||
S3 Yvonne Caumontat | S6 Gaston Caumontat | S12 Jean Caumontat | |
S13 Marie Pourqué | |||
S7 Jeanne Bassoues | S14 Jean Bassoues | ||
S15 Justine Parfait |
Dans les documents d’archives, l’acte de naissance (ou procès-verbal d’exposition) de Paschal Fenetra est intéressant à plusieurs titres.
Tout d’abord, 17ième acte de l’année 1825, le vingt janvier, alors que la ville compte 4500 personnes, montre que la présence des Hospitaliers (et de l’Hospice) à Saint Gaudens génère une augmentation très sensible des enfants exposés (abandonnés aux soins des hospitaliers). Les enfants champis, c’est à dire nés ou trouvés dans les champs ! cf François le Champi de George Sand !
C’est aussi notable à Condom, où se trouve également un hospice. Je l’ai constaté en dépouillant les archives d’état-civil.

L’origine du nom Fenetra (ou Fénétra puis Fénestra) est peut être en relation avec la fête occitane et toulousaine de la fenetra. Mais c’est une hypothèse.
Il est certain que les élus municipaux, officiers de l’état-civil et/ou les témoins cités dans l’acte, doivent faire preuve d’imagination pour trouver quelques dizaines de noms différents pour les enfants trouvés pendant toute une année !!
Il y a d’ailleurs un autre enfant trouvé en 1834 à qui le même nom (Fenetra) a été donné !
En 1825 à Saint -Gaudens, nous trouvons :
– Joseph Etna
– Agnès Serpentin
– Françoise Romarin
– Jeanne Marie Exemption
– Gaudence Tenque
– Angélique Morée
etc.
Pour en revenir aux Fénestra, Pascal (S8) est colporteur, chiffonnier et marchant ambulant. Il rencontre sa femme Jeanne Amand, fille de charpentier, s’installe et l’épouse en 1853 à Condom. Leur premier fils, Paul, décède à 1 an et leur second fils Pierre Fénestra (S4), se mariera en 1888 avec Eugénie Baldran la fille d’un relieur installé à Condom, Hébert Baldran. Pierre Fénestra s’établira également comme relieur, puis comme libraire, dans la maison de la place St Pierre.
Son fils, Camille Fénestra, également libraire, se passionnera pour la photograhie.
On peut suivre dans les recensements de 1891 à 1926 l’évolution de la famille Fénestra installée dans la maison de la place Saint-Pierre. Comme on peut le constater, Camille et sa mère Eugénie tiendront la librairie en 1926, après le décès de Pierre Fénestra.







Après son mariage en 1927 et la naissance de Josette Fénestra en 1929, Camille Fénestra ira s’installer rue des Jacobins, avec sa belle-famille Caumontat, originaire de Blaziert, un village proche de Condom. Sa mère Eugénie Baldran restera habiter dans la maison de la place Saint-Pierre. Camille se passionne pour la photographie et restera connu à Condom comme photographe de la vie locale.
Voir l’article « Le petit Journal«

Les recensements de 1931 et 1936, place Saint Pierre et rue des Jacobins :





Je suis allé habiter avec ma marraine en 1964 (ou 1965) rue des Jacobins, ensuite dans la maison au-dessus de la libraire de la place St-Pierre.
Nous sommes souvent allés dans les années 60 en vacances chez marraine Josy, à Condom et chez parrain Didi, (Etienne Fage) à Blagnac, à côté de Toulouse. Il me reste quelques photos de cette époque.
Voir le diaporama ici.

Le neveu de Josette Fénestra, Eric, est toujours installé dans cette même maison. Il y tient maintenant une boutique d’antiquités.
Voir l’article dans « Le petit Journal«

Ma marraine m’a offert de nombreux livres pour mes anniversaires et c’est très certainement grâce à elle que je suis tombé amoureux des beaux livres et des librairies. J’ai encore en moi les impressions et les odeurs du papier et des livres neufs qu’on déballe. Et j’adore classer les livres sur des étagères de bibliothèques 😉
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